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Journée de la recherche de la Fédération EPN-R

Publié le 15 novembre 2022 Mis à jour le 5 septembre 2023

La place des émotions et des affects dans le processus de recherche.

Date(s)

le 15 avril 2022

9h30-17h30
Lieu(x)

Bâtiment Pierre Grappin (B)

Bâtiment Zazzo, salle C102
Longtemps mis de côté et conceptualisés comme opposés à la raison, les émotions et affects sont aujourd’hui perçus comme déterminants (voire nécessaires) dans les comportements des primates humains et non humains [1,2]. Plusieurs épistémologues soulignent notamment que les émotions et affects du chercheur font partie intégrante du processus de recherche et de production de connaissances [3,4]. L’ethnologue peut s’engager émotionnellement, accepter de ne pas résister aux affects auxquels il est confronté sur le terrain et les utiliser comme outil interprétatif pour accéder à une dimension sensible de l’objet [5]. Le déroulement d’un entretien est constamment impacté par les émotions du chercheur, de la chercheuse : ses doutes l’incitent à questionner davantage, sa déception à faire évoluer sa pratique [6]. Le stress engendré par la pression de résultat et de publication pousse chercheurs et chercheuses à des écarts déontologiques plus ou moins importants [7].
Les exemples sont nombreux et concernent tous les paradigmes de recherche. C’est pourquoi nous vous proposons de débattre ensemble de ce phénomène à la journée de la recherche de la fédération EPN-R. À quel point les émotions et affects des chercheurs et chercheuses influencent-ils les résultats de leurs études ? Quelles autres influences ont-ils sur nos recherches, sur nos participant.e.s ou patient.e.s, sur la relation que nous avons avec eux ? Dans quelle mesure ces influences sont-elles visibles, contrôlables, contournables ? Que révèlent ces influences de notre relation au processus de recherche et/ou à notre objet d’étude ?

Références
[1] Darwin, C. (1872). The expression of emotions in animals and man. London: Murray, 11, 1872.
[2] Damasio, A.R., (1995). L’erreur de Descartes. Paris, Editions Odile Jacob.
[3] Johnson, N. (2009). The role of self and emotion within qualitative sensitive research: a reflective account. ENQUIRE, 4, 23-49.
[4] Champagne, A., & Clennett-Sirois, L. (2016). Les émotions en recherche pourraient-elles nous permettre de mieux comprendre le monde social. Recherches qualitatives, 20, 83-99.
[5] Favret-Saada, J. (2009). Désorceler. Paris: editions de l’Olivier.
[6] Brian C. Martinson, B., Anderson, M.  & de Vries R. (2005). Scientists behaving badly. Nature, 435, 737-338.
[7] Schirrer, M., & Schmitt, D. (2016). Les émotions dans l’activité de recherche. Le cas de la conduite d’entretiens. Corps, (1), 249-258.

Mis à jour le 05 septembre 2023